Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie en sursis ?

 

Depuis un mois, les assureurs ont multiplié les effets d’annonce autour des fonds en euros : un environnement durable de taux négatifs les oblige à limiter l’accès aux fonds en euro lors de nouveaux versements. Pour certains assureurs, ce sera un maximum de 40%, pour d’autres 70%, peu d’assureurs permettant encore un versement de 100% sur un fonds en euro.
Grâce à ces mesures restrictives, les assureurs estiment protéger les épargnants d’une érosion rapide du rendement des fonds en euros.

En reprenant l’analyse que nous avions faite il y a de cela 3 ans (https://milleniumgp.fr/2017/01/28/les-rendements-de-fonds-en-euro-2016-un-petit-meurtre-entre-amis/), nous pouvons noter que les rendements ainsi que les réserves de valorisation des fonds en euros atteignent des niveaux records.

 

 

Les assureurs continuent donc, sous la sage recommandation de l’ACPR-Banque de France, de mettre de côté des réserves pour les mauvais jours.

Faut-il pour autant être aussi radical et prédire la fin du fonds en euros ? Si mort il y a, c’est plutôt une mort programmée pour dans de nombreuses années, grâce au matelas accumulé par les assureurs.

Pourquoi alors les assureurs sont-ils aussi véhéments à détourner les épargnants des fonds en euros ? Protéger le rendement peut-être mais surtout protéger leur rémunération car le fonds en euros, pour des raisons de règles prudentielles (Solvency II) leur coûte plus cher que des unités de compte. C’est pourquoi les assureurs n’hésitent pas à proposer des taux  « boostés » aux épargnants qui acceptent une part importante d’unité de compte : exit la protection du rendement, le taux « boosté » étant payé aux détriments des autres épargnants.

Dans un régime de taux bas, et cela semble être le cas pour encore de nombreuses années, les fonds euros proposent une rémunération supérieure à l’inflation (0.9% sur les 12 derniers mois) avec une garantie du capital et sont donc une bonne position d’attente (ou un bon substitut aux obligations). C’est également une solution toujours d’actualité pour des personnes âgées qui cherchent à sécuriser leur épargne.

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