La rentrée scolaire 2020 est assez inédite puisqu’elle essaie de conjuguer prévention sanitaire collective et retour à une activité normale.

Cette schizophrénie comportementale n’est pas prête de s’arrêter, les règles sanitaires évoluant constamment. Cela a pour corollaire d’impacter négativement l’économie avec un lot d’incertitude quant à la capacité de l’économie à rebondir.

Dès lors, que faire de ses finances personnelles dans un tel environnement ?

Contrairement à la crise de 2008 qui fut une crise financière très anxiogène, les épargnants semblent avoir pris de la distance par rapport à l’impact que pouvait avoir cette crise sur leur épargne. La priorité étant la santé. Il n’en demeure pas que des décisions doivent être prises afin de mieux gérer les nombreux aléas potentiels : pertes de revenus, dévalorisation des actifs, fiscalité accrue etc…

La priorité nous semble toujours en première intention de sécuriser ses actifs. Que ce soit pour faire face à une baisse de revenus potentiels ou dans l’optique d’une préparation d’une transmission, un socle de fonds offrant une certaine garantie doit être favorisé. Les solutions sont moins nombreuses que dans le passé et nécessite plus de « technicité ». En effet le recours traditionnel au fonds en euros des contrats d’assurance vie devient de moins en moins pertinent du fait de la baisse des rendements qu’il propose (rendements moyens attendus pour 2020 environ 1% nets de frais). De façon alternative, il faudra désormais utiliser des fonds « structurés » qui proposent une garantie plus ou moins importante du capital. Ces produits sont de prime abord complexes mais dans le contexte actuel il semble difficile de les ignorer.

Autre piste de sécurisation, la conservation de liquidités qui pourront soit faire face à des besoins de dépenses non anticipées mais également de saisir des opportunités d’acquisition d’actifs sous valorisés (nous reviendrons dessus).

Il peut être également opportun de souscrire à des fonds dont l’ADN repose sur la « performance absolue », décorrélée de la trajectoire des marchés boursiers. Ces stratégies, pour lesquelles le bon choix du gestionnaire est crucial, ne dégageront pas de performance très élevée en cas de forte reprise des marchés boursiers car elles visent des rendements annualisés de 4 à 7%. En revanche dans un environnement incertain, elles devraient pouvoir préserver le capital des investisseurs.

Le soutien monétaire à l’économie est également une opportunité à saisir en cette rentrée : si en juin on avait ressenti une remontée des taux d’intérêt immobiliers, les taux se sont depuis assagis même si les banques sont extrêmement vigilantes quant à la qualité des dossiers qu’elles financent. Des opportunités vont certainement se présenter dans les mois qui viennent, que ce soit sur le marché résidentiel ou même dans les murs de commerce. A Paris par exemple, les prix du résidentiel ont reculé cet été ! Sur le secteur des murs de commerce, les transactions en cours, d’après nos discussions avec les gestionnaires institutionnels, se font sur des bases de valorisation bien plus basses (de l’ordre de 20%). Certains biens/murs risquent de faire l’objet d’une valorisation à la casse qui même si on assiste à une mutation forte sur les habitudes de consommation, ne se justifiera pas d’un point de vue financier.

L’acquisition d’actifs décotés est une thématique forte mais qui est parfois difficile à mettre en œuvre pour un particulier. Pour y parvenir ces transactions peuvent être réalisées dans des club deals dans lesquel un pool restreint d’investisseurs se rassemble afin d’acquérir un bien identifié. Cela permet une mise de fonds plus réduite. De la même manière, on peut avoir recours à un fonds d’investissement spécialisé qui lui offrira à la mois une mise réduite mais également une mutualisation sur plusieurs projets et donc une réduction du risque.

La pression sur les valeurs immobilières devrait amener les particuliers à faire un audit de leur patrimoine immobilier afin de pleinement le valoriser : abandon de la location saisonnière afin d’augmenter les revenus, travaux d’agrandissement/réhabilitation afin de proposer des produits hauts de gamme qui sont ceux qui résistent le mieux, changement d’usage (commercial vers résidentiel).

Cette rentrée peut aussi être l’occasion de préparer la fin d’année fiscale.

Tout d’abord en saisissant l’opportunité offerte de façon transitoire de faire des donations avec une abattement spécial de 100.000€ (voir nos Brèves France).

Mais aussi en abondant dans un Plan d’Epargne Retraite Individuel (https://milleniumgp.fr/2019/08/30/loi-pacte-et-plan-epargne-retraite-quelles-nouvelles-opportunites/) en fonction de vos revenus anticipés de l’année. Pour rappel le versement est fiscalement déductible des revenus (plafonds à respecter selon que vous soyez salariés ou indépendants).

Enfin, l’investissement au capital des PME est désormais déductible des revenus (réduction Madelin) à hauteur de 25% contre 18% auparavant.

Les pistes sont donc nombreuses et méritent d’être explorées en fonction des situations de chacun.